Transfert industriel : les risques à anticiper

 

Un transfert industriel n’est pas anodin, c’est un changement conséquent dans l’organisation de l’activité, qui impacte autant la production que le personnel. Une fois la nécessité du transfert actée, avec la certitude qu’il apportera une plus-value dans l’activité, que ce soit dans le cadre d’un déménagement ou d’un agrandissement, d’un transfert total ou partiel, il est primordial de minutieusement le préparer. Chaque aspect concerné de près ou de loin par l’opération doit être anticipé. Tout doit être réfléchi en amont et tous les risques identifiés et traités afin de limiter les aléas, l’augmentation des délais et les surcoûts

Pour vous y aider, voici une liste des risques majeurs à ne pas négliger lors d’un transfert industriel.

 

Les risques financiers

Quel élément vient à l’esprit spontanément lorsque l’on parle d’une activité à but lucratif ? Les aspects financiers. Si le transfert a pour objectif d’accompagner le développement de l’entreprise, l’industriel ne doit pas faire ce choix sans avoir étudié précisément la viabilité financière du projet. Si le transfert industriel est subi, l’industriel doit s’assurer de pouvoir financer l’opération et de ne pas perdre de chiffre d’affaires.

Car en effet, les coûts d’un transfert industriel ne sont pas standards mais dépendent de nombreuses variables, et certains facteurs peuvent être vite oubliés dans l’équation. 

Le déménagement d’une ligne de production implique, par exemple, forcément l’arrêt total ou partiel de l’activité de l’entreprise. Le moment le plus opportun pour réaliser l’opération doit donc être un choix stratégique pour que l’impact sur les commandes soit minimisé. L’idéal est de profiter de la fermeture annuelle du site ou de la période d’activité la plus creuse. Il est aussi envisageable de procéder au transfert industriel en plusieurs phases pour assurer la continuité de l’activité, mais dans ce cas la gestion de la logistique est d’autant plus complexe. Dans tous les cas, il peut être pertinent d’engranger une surproduction en amont du transfert afin de garantir les réponses aux demandes clients et de s’assurer une marge de sécurité.

La désorganisation engendrée par le déménagement d’une industrie et les aléas qu’elle peut entraîner peut avoir des conséquences sur la durée de l’opération. De potentiels retards sont donc à prévoir, avec des conséquences directes sur les clients et leur satisfaction. Une préparation insuffisante peut donc mettre en péril la viabilité de l’entreprise.

 

Les risques liés aux bâtiments

Un transfert industriel impliquant un changement d’aménagement ou de lieu, de nombreux obstacles en lien avec le bâtiment en lui-même peuvent survenir. Il est donc également important de les anticiper.

Dans le choix du nouveau site, il faut s’assurer que sa configuration soit adaptée à l’activité, notamment pour les accès : largeur des accès pour les transporteurs, présence de quais de chargement… Un autre point primordial concerne la compatibilité du site sur le plan de l’énergie : puissance de l’électricité fournie, accès au réseau de gaz…

Une fois le nouveau bâtiment choisi, il faut contrôler sa capacité à accueillir en l’état l’ensemble des équipements transférés. Les sols peuvent-ils supporter le poids à recevoir ? Les ouvertures sont-elles suffisantes pour faire passer les machines ? Y-a t’il des obstacles en particulier ? Ces questions sont également valables pour sortir les équipements du bâtiment actuel. Il sera parfois nécessaire de renforcer les sols, de passer par le toit, de casser un mur ou de creuser une fosse pour permettre le raccordement. Si des travaux ou des adaptations sont faisables, ils n’en sont pas moins coûteux et chronophages, il est donc important de les avoir prévus dans le projet dès le départ.

 

Les risques d’endommagement du matériel

Comme dans tout déménagement, abîmer le matériel est un risque qu’il faut réduire au maximum (surtout lorsqu’il s’agit de machines à plusieurs centaines de milliers d’euros !). 

La première chose à faire est un inventaire de tout le matériel à déplacer afin d’en noter les caractéristiques, l’état actuel et le niveau de fragilité. Cet état des lieux permet de pouvoir fournir les emballages nécessaires et d’identifier une potentielle détérioration due au transfert.

Il faut ensuite rassembler toutes les notices et garanties de machines à transférer, puisque la plupart nécessitent des manipulations particulières avant déplacement ou redémarrage. Il peut même être nécessaire de contacter le fabricant afin de vérifier avec lui les protocoles à suivre pour “caler” les équipements en position transport.

 

Les risques administratifs

Les contraintes administratives liées à un transfert industriel sont certainement les plus sous-estimées car elles ne sont pas tangibles. Elles peuvent pourtant causer de gros retards à cause du délai d’attente souvent long pour obtenir les documents requis.

Lors du choix du nouveau site, il est important de vérifier les aspects réglementaires, comme l’autorisation de la ville pour l’activité en question par exemple, qui vous demandera elle aussi de fournir des documents attestant de la nature de l’industrie, tels que la liste des substances rejetées.

Au moment du redémarrage, les délais sont allongés si certaines machines nécessitent un contrôle pour validation des procédés, effectué en interne ou par un prestataire externe certifiant. La mise en conformité avec les règles actuelles de sécurité est obligatoire pour des vieux équipements qui n’étaient jusqu’alors pas concernés et n’avaient pas été déplacés, notamment le paramétrage de l’arrêt d’urgence et de barrières immatérielles.

 

Sans une préparation rigoureuse et bien anticipée, un transfert industriel ne peut pas être réalisé avec succès. Afin de n’omettre aucun élément et d’aborder votre transfert industriel sereinement, vous pouvez faire appel à un expert du métier, comme Matris Industrie, qui vous accompagnera tout au long du projet, de la préparation à la remise en route.